L'Envol d'une Colombe ? [P.V Naginata Illusen ]

Naginata avait la désagréable impression d'être en train de chasser. Le but ? Courir plus vite que la proie, jusqu'à la rattraper... Puis attaquer. Il se dit à un moment que cette idée était pas si idiote que ça. La Lapine, devant lui, essayait désespérément de lui échapper. Impossible, ma grande...
Il faut avouer qu'il fut surpris quand elle s'arrêta et se mit à pleurer. Finalement, elle n'avait pas l'air si forte que ça... La guerre avait brisé tellement de gens. Il maudit instinctivement les scientifiques qui avaient choisi de créer ces putaing de créatures, de monstres, dont il faisait partie. Mais au moment où cette pensée atteignait son esprit, il pensa confusément que c'était plutôt ces ignobles humains, les monstres. C'est vrai, quoi, il n'avait rien demandé ! Et surtout pas de se retrouver dans ce monde pourri où tous les humains n'avaient qu'une envie... Le buter. Il serra les dents. Bande de salauds.
Mais bref, il rapporta son attention égarée à la demoiselle. Il n'avait jamais su, et ne saurait sans doute jamais, réconforter les gens. Il se mordit la lèvre. Réflexe idiot, puisque le venin que contenaient ses crochets passa dans sa peau et se mit à le démanger un peu. Mais peut importe.

- Vous voulez me mangez ? Alors mangez-moi,vous n'êtes qu'un cannibale !

Il posa sa main froide sur l'épaule de la demoiselle. C'est sans doute la seule chose qu'il pouvait faire. Il s'assit à côté d'elle.

- Je vais pas te manger, imbécile...

Il ne savait pas vraiment quoi rajouter d'autre. Alors il se contenta de murmurer ce qui lui venait à l'esprit. au lieu d'immondes mensonges, il dit simplement la vérité.

- De toute façon, je suis parfaitement incapable de me résoudre à attaquer une demoiselle qui m'a regardé avec tant d'espoir tout à l'heure... Je préférerais crever.

Pourquoi ne veux-tu pas me manger ? Tu me regardais, tu voulais absolument me dévorer. De toute façon,ma vie n'a plus aucun sens. Tu ne te souviens pas de moi,après tout ce qu'on à vécu. Tu as été mon remède, tu sais la vie est semée d'embuches. Je voulais juste voir les gens rires, sourires... Je voulais juste que tu te souvienne de moi. Je voulais juste te voir encore une fois, j'espère vraiment que tu me pardonnera.

Oulà. Danger. Le couteau était trop près, bien trop près de la gorge de la demoiselle. Par pur reflex, Naginata tendis la main et s'en saisit. Quelques gouttes de sang perlèrent à ses doigt, mais il n'en avait absolument rien à fiche. On ne laisse pour rien au monde une jeune fille se donner la mort. Pour la première fois depuis longtemps, depuis qu'il avait creusé la tombe de son ami, il parla sincèrement.

- Déconne pas. T'as pas le droit de te suicider comme ça. T'as pas le droit de fuir comme une lâche. ... C'est vrai, j'ai bien envie de te mordre. Mais c'est ce pxtaing d'instinct d'animal qu'on m'a forcé à avoir. Quant à mes souvenirs... Je ne sais plus. J'aimerai pouvoir te dire que je me rappelle de toi. Mais je ne vais pas te mentir, si ? Je me souviendrais, un jour... Je t'en fait la promesse. Raconte moi. Raconte moi ce qu'on faisait, peut-être que ça me reviendra...

Toutefois, il en doutait. Le seul ami qu'il avait jamais eu était mort. Et il trouvait cela bizarre de ne pas se souvenir de la demoiselle. Bordel, qu'es-ce qu'il s'était passé, au juste ?

- On vas faire un pacte, d'accord ? Je t'interdit de te suicider. Pas avant que je me rappelle. Sinon... C'est moi qui te tuerai. Ca te conviens ?

Techniquement, ce n'était pas un pacte. Mais enfin, on s'en fout. A ce moment précis, Naginata tentait seulement de faire promettre à la jeune fille qu'elle ne mourrait pas. Es-ce que ça allait marcher ? En vérité, il n'en avait aucune idée. Et puis, il trouvait ça un peu prétentieux de dire que "ce serait lui qui la tuerait"... Non ? Il avait l'impression de lui demander de mettre sa vie entre ses mains. Trop trop étrange. Il se dit confusément qu'il avait bien changé, depuis qu'il avait... Cassé un câble, et assassiné son créateur. Il passa rapidement sa langue -fourchue- sur ses lèvres, mécontent. Ben tiens ! Une évolution, ça ? Et puis quoi, encore ? Une marque au fer rouge sur son épaules ? Il avait tout simplement le sentiment de s'humaniser de plus en plus... Et ça le rendait malade.
En plus, il crevait de faim.
Mxrde.

On peut savoir comment je me retrouve dans une carcasse d'avion, à manger un sandwich en compagnie d'une chimère-lapine ?
... Ah, ouais, effectivement. Dit comme ça, c'était étrange. Il se refit le film dans sa tête, en se demandant pourquoi es-ce que ça avait tourné comme ça.
Ce matin, il s'était levé, tenaillé par la faim. Il avait marché une bonne heure dans les ruelles, avec une seule idée en tête, MANGER... Puis il avait rencontré Sören. Etaient arrivées Colombe et la féline. Une humaine qui avait laissé envoler sa casquette. Maintenant qu'il y pensait, il se disait qu'elle était bien stupide de ne pas avoir pris ses jambes à son cou, au lieu de s'approcher des chimères. Il poussa un léger sifflement. La guerre avait été impitoyable... Manquerait plus que cette fille se dise que les chimères étaient inoffensives, parce que ce groupe là ne l'avait pas attaquée... Et enfin, le gars. Ensuite, ils étaient allés chez la rousse... Et il avait fini par se mettre à courir après la fille aux cheveux de neige, qu'il avait, sans le faire exprès, mise en rogne. C'est quoi, ce délire ? Depuis quand es-ce qu'il éprouve le besoin de dire à des gens qu'il ne voulait pas les vexer ? Il avait un peu envie de se donner des coups de tête dans le mur. Sur, il serait moelleux. De toute façon, ça faisait au moins un mois qu'il n'avait pas touché un oreiller. Il se surpris à sourire. Qu'il était stupide...


Il mâchonna sa bouchée. Pas mal, ce sandwich. Il y a quoi, dedans ? - Il se retint à temps de poser cette question plus idiote qu'embarrassante. Puis il fixa son attention sur un siège, à moitié défoncé. Cet avion lui faisait un peu de peine. Et de toute façon... Il ne savait pas quoi dire d'autre.

Que veux tu savoir sur moi ?

Que voulait-il savoir... Il n'en savait rien. Tout ce qui l'intéressait, à cet instant, c'était : Comment le connaissait-elle ? Après, elle pouvait avoir vécu tout ce qu'elle voulait. Il s'en fichait. Un sourire un peu perfide apparut sur ses lèvres fines. Voilà, il se reconnaissait enfin... Il avait toujours été comme ça, en vérité. Il se foutait bien des autres. Il se contentait juste d'observer comment ils vivaient. Pendant quelques instants, il avait été troublé par la rencontre d'autres chimères, rompant sa solitude, mais il redevenait peu à peu celui qu'il était véritablement. Il se dit que s'il répondait cela, il vexerai la petite lapine, qui par ailleurs venait d'aller assassiner un type, dehors. Le très très étrange. Il hoche la tête, signifiant qu'il réfléchit.*

... Je veux savoir... Comment tu me connais...

Il n'a finalement pas eu l'envie de mentir. Former un mensonge, prendre des yeux convaincants, n'omettre aucun détail... C'est beaucoup trop fatiguant. Il n'avait tout simplement pas la force de se composer un visage de menteur. Tant pis, après tout. Il fixa sur regard glacial dans les yeux de son interlocutrice. Une petite demoiselle étrange, se dit-il presque inconsciemment. Elle avait l'air faiblarde et gentille. Mais les apparences sont trompeuses, non ? Elle était même couverte de sang... Il leva les yeux au ciel, mordit dans la dernière bouchée de son sandwich, et repris sa cigarette. Tirant une bouffée, il se demanda si ce n'était pas mieux de formuler sa phrase d'une autre façon, et repris donc ;

... Ou plutôt, comment nous nous sommes connus ?

Voilà qui était mieux. Il semblait à peu près satisfait. De cette façon, il disait implicitement que c'était la réalité, qu'il était le seul fautif... Pourtant, il était absolument persuadé de n'avoir jamais eu d'autre ami que Lui... Bref, c'était une méthode pour endormir la méfiance de la jeune fille. Au même moment que sa réflexion atteignait cette pensée, il se sentit idiot. Quelle méfiance, hein ? Elle l'avait invité. Elle lui avait donné à manger. Elle avait l'air décidé à lui parler d'elle. ... Et elle avait pleuré. Malgré toute la froideur qui coulait dans les veines de Naginata, il avait un peu de peine. Sentiment humain totalement inutile. Serait-il possible qu'il s'humanise peu à peu ?

{Désolé si c'est un peu court,pas vraiment d'inspiration ^__^ }

]Comment nous nous sommes connus ? Colombe rappelle-toi.Après la mort de Rosalina tu étais seule dans l'immense ville Tout me revint d'un coup,j'esquissai un sourire.Oui,voilà.Je viens de me souvenir que ... Je soupira,et je sortis un livre,une sorte de journal intime.J'avais tout noté à l'intérieur,je feuilleta les pages,et je m'arrêta sur une page,la N°13 ; "Un jour pas tout à fait comme les autres" c'était notre rencontre,nous n'étions que des enfants.Nous avions à peine 6 ans,et Paris était aussi sombre que d'habitude.Je me promenais tel une gamine qui s'ennuyait,juste après la mort.Et puis à un moment je trébucha,ma robe se déchira,et je commença à pleurer,une main était tendue devant moi.C'était Naginata,je m'en souviendrais toujours.Il rougissait,mais aucun sourire,aucun rire,et même un "Tu t'est fait mal ?" Je décida par me relever toute seule,et c'est là que commença notre "Histoire".


Nous n'étions que des enfants,nous avions à peine 6 ans.Je courrai pour m'échapper des griffes d'un humain,et je suis tombée.Je me suis fait mal,et tu étais là devant moi,me tendant la main ... Mais quelque chose nous sépara,quelques années après ... Mais je ne sais plus quoi .

Je soupira,je devais me rappeler . Qu'est-ce qui nous avait séparer jusqu'à aujourd'hui,peut-être parce que j'étais trop appétissante.Non,non c'était impossible.Colombe,réfléchis,réfléchis !! J'essayais de réfléchir,je serrai de toutes mes forces le couteau,je devins rouge tomate.Puis je poussa un long soupir,non rien ne me revenait . C'était étrange,vraiment ...

Nous n'étions que des enfants,nous avions à peine 6 ans.Je courrai pour m'échapper des griffes d'un humain,et je suis tombée.Je me suis fait mal,et tu étais là devant moi,me tendant la main ... Mais quelque chose nous sépara,quelques années après ... Mais je ne sais plus quoi .

Il haussa un sourcil. Il avait sauvé une chimère des griffes d'un humain... Lui ? Il avait tendance à penser que ce n'était pas possible. Peut-être avait-il un jumeau maléfique ? Son sourcil revint à la normale tandis qu'un sourire en coin s'agrandissait sur ses lèvres pâles. Non. Si jumeaux il y avait, il serait le Jumeau Maléfique, et l'autre, le Jumeau Bienfaisant. Il eut envie de rire. Tiens, un nouveau jeu, amusant. Pourrir la vie de l'autre niaiseux. Il secoua la tête, reprenant le contrôle de son esprit vagabondant.
Colombe était devenue toute rouge. Il ne s'en préoccupa pas vraiment, il avait tellement d'autres questions à poser... Toutefois, pour montrer toute sa bonne volonté, il lui tendis un verre d'eau froide. Qu'elle se remette un peu.

Qu'es-ce qu'il s'est passé, pour l'humain ? ... Qu'avons-nous fait durant ces années ? Qu'es-ce qui nous a séparés ?

Il ferma la bouche, gardant ses autres questions pour un peu plus tard. Sinon, il allait l'assommer. Il eut envie de taper quelqu'un, n'importe qui. Chose tout à fait habituelle. En vérité, s'il s'était laissé aller, il lui aurait dit toutes les horreurs que sa frustration lui donnaient envie de sortir. "Tu te fais des idées, ma poule ! On s'est jamais vus... Ou alors t'était tellement pas importante pour moi que je t'ai oubliée..." Ces paroles ne seraient certes pas justifiées, et même, pas réellement pensées. Les aurait-il regrettées ? Sans doutes...

(Moi de même u.u )